Le gouvernement de Michel Barnier veut trouver 60 milliards d’euros, pour lui permettre de ramener le déficit à 5% du Produit intérieur brut (PIB) en 2025. Baisse des dépenses, hausse des recettes : l’exécutif actionne les deux leviers des comptes de l’Etat pour trouver les 60 milliards d’euros censés lui permettre d’arriver à cet objectif.
Pour ce faire, Michel Barnier a notamment annoncé une hausse d’impôts pour les ménages les plus aisés. Cette «contribution temporaire et exceptionnelle», prévue pour durer 3 ans, devrait rapporter 2 milliards d’euros. Par ailleurs, une autre «contribution exceptionnelle» sera demandée à environ 400 grandes entreprises, sur leurs bénéfices, pendant deux ans. Du côté de la baisse des dépenses, le budget 2025 prévoit la suppression de 4 000 postes d’enseignants, ou encore une baisse du remboursement des consultations médicales.
Si l’idée n’est pas (encore?) dans les tuyaux, le gouvernement pourrait s’inspirer de certains de nos voisins européens pour créer de nouvelles taxes. En Allemagne, il existe par exemple un impôt sur les chiens, qui a engendré quelque 420 millions d’euros de recettes en 2023, rapportent Les Echos, qui précisent que son montant a bondi de plus de 40% en dix ans.
Selon le ministère des Finances allemand, la taxe sur les chiens (Hundesteuer, en allemand), «poursuit avant tout des objectifs réglementaires», dont celui, par exemple, de limiter le nombre de chiens. Dès le XVIe siècle, une taxe était prélevée aux détenteurs de chien sous forme de grains. Elle servait, par exemple, à remplacer l’obligation qu’avaient les agriculteurs de fournir des chiens pour la chasse. Au XIXe siècle, de nouvelles taxes, plus modernes, sont introduites pour les propriétaires de chiens dans différentes régions allemandes.
Cette taxe, qui doit être payée par les propriétaires de chien, est variable en fonction des communes, rappelle le Bild. Par exemple, à Berlin, il faut compter 120€ par an pour son premier chien, et 180€ par chien supplémentaire. À Hambourg, comptez 90€ par an pour les chiens «classiques», mais le montant grimpe à 600€ pour les chiens dangereux. À Munich, elle est de 100€ par chien par an, et de 800€ par chien par an s’il s’agit d’un chien de combat.
Toutefois, il existe, comme le rappelle Le Parisien, des exceptions dans la plupart des villes, notamment pour les chiens guides d’aveugles, dont les propriétaires bénéficient d’exemptions fiscales. Certains propriétaires ayant peu de revenus peuvent également être exemptés dans certaines communes.
971 millions d’euros de recette ?
En France, une taxe sur les animaux a bel et bien déjà existé entre 1855 et 1970 rappelle Franceinfo. En 1998,on retrouve même une question écrite au Sénatqui demandait le retour de la taxe. Mais, le ministère de l’Agriculture avait estimé que cette taxe «s’est avérée peu efficace compte tenu des difficultés inhérentes à son application et à son contrôle», indique Nord Littoral. Elle avait donc été abrogée, et le ministère avait jugé que «le renouvellement de cette expérience ne paraissait donc pas opportun».
En 2000, cinq députés de l’UDF (ex-UMP et LR) avaient proposé de laisser les villes instaurer une taxe annuelle optionnelle de 95€ sur les chiens. Mais aucune mesure en ce sens n’a jamais été adoptée et cette taxe n’est, pour l’heure, pas étudiée par le gouvernement.
Reste que, si elle était envisagée, voire même adoptée, cela pourrait rapporter pas mal de d’argent à l’État. En France, 32% des foyers français possédaient en 2023 un chien, selon le fichier national d’identification des chiens, des chats et des furets. On comptait, l’an dernier, 9 712 324 chiensidentifiés par le Fichier national en France. Si chaque animal était taxé, par exemple, à hauteur de 100€ par an, cela rapporterait quelques 971 millions d’euros par an à l’État français.